Nadège, 22 ans, avait fait ses premiers pas dans la vie professionnelle, en alternance, au centre de tri des déchets de Véolia, sur le site de  Rillieux. Une expérience qui lui a permis de découvrir le métier, faire ses premières armes et gagner en confiance. Fraichement diplômée de l’université, elle a obtenu un CDI au poste d’attachée administrative dans cette même entreprise. Être opérationnelle immédiatement une fois en poste est un réel atout auprès des employeurs. Elle remplit aujourd’hui des missions variées autour de la sécurité du site d’exploitation et apprécie tout particulièrement la transversalité de son poste qui favorise les interactions aussi bien avec les salariés, les intervenants extérieurs que la Direction.

Son Conseil

« L’alternance est une bonne transition pour entrer dans le monde du travail. On découvre un métier en lien avec notre cursus. »

Son cursus universitaire atypique

Un changement d’orientation

En 3e année de licence physique, elle a eu le déclic et a vraiment su qu’elle ne souhaitait pas continuer dans cette direction.

Un choix d’orientation tardif
 « Je voulais m’orienter vers autre chose. J’ai donc fini mon premier semestre mais je n’ai pas poursuivi jusqu’à la fin de l’année ». Elle avait suivi une unité d’enseignement transversale afin de s’ouvrir sur d’autres horizons et s’intéressait déjà de près à l’environnement. « Une personne de mon entourage m’avait sensibilisée au développement durable. » Nadège s’est donc renseignée sur le site de l’université pour obtenir davantage d’informations sur les différentes licences proposées en lien avec le domaine de l’environnement, les débouchés  et métiers. « J’ai vu alors cette licence professionnelle à l’IG2E qui m’intéressait beaucoup. Je connaissais aussi un peu de nom et je savais que c’était vraiment tourné vers l’environnement. L’HSE (Hygiène – Sécurité – Environnement) m’attirait déjà tout particulièrement mais cette formation permettait aussi de déboucher vers tous les métiers de l’environnement. Ce qui m’a finalement décidé pour la sécurité, ce sont les stages. »

En effet, après avoir arrêté ses études de physique, elle en a profité pour réaliser deux stages volontaires afin de découvrir le milieu et être sûre de ses choix. Elle a donc effectué une première expérience d’un mois dans le secteur de l’eau pour une communauté de communes puis une seconde de trois mois cette fois-ci dans les déchets et la sécurité au sein d’une structure similaire. « Ce dernier stage m’a particulièrement plu et m’a confortée dans mon envie de travailler là-dedans. »

Une licence en apprentissage

Elle a réalisé son alternance au centre de tri de Rillieux-la-Pape.

Une alternance qui a débouché sur un CDI
 « J’ai été embauchée directement en CDI à l’issue de mon apprentissage. Alors que la période n’était pas propice à l’embauche, étant donné que j’occupais un poste à part entière, l’entreprise avait un vrai besoin en matière de sécurité durant mon alternance ». Alors qu’elle voulait à l’origine devenir ingénieure dans une centrale nucléaire, aujourd’hui, elle ne regrette pas d’avoir fait le choix d’une licence professionnelle : « C’est une bonne transition dans le monde du travail. » D’autant plus qu’elle a toujours la possibilité de suivre des formations en interne ou encore de reprendre plus tard des études en parallèle de son emploi pour élargir ses perspectives d’évolution ou valider ses acquis une fois l’expérience accumulée (VAE). Les possibilités sont nombreuses.

Une réglementation en constante évolution

Au fil du temps, Nadège a gagné en confiance en elle. Elle est aujourd’hui beaucoup plus à l’aise à l’oral ce qui lui permet de faire passer ses idées avec diplomatie et assurance.

Bien communiquer pour faire accepter de nouvelles règles
« Il faut réussir à conjuguer avec le caractère de chacun. C’est toujours difficile d’imposer de nouvelles règles de sécurité à des salariés souvent expérimentés et qui voient cela uniquement comme une contrainte supplémentaire. Il faut parvenir à faire accepter cela grâce à la communication, en prenant le temps d’expliquer les raisons. Il faut leur faire comprendre que l’on agit pour leur sécurité et leur bien-être au travail. » Et ceci est d’autant plus vrai que les réglementations en matière d’environnement sont de plus en plus strictes. Nadège doit surveiller les évolutions, puis s’assurer que les travaux nécessaires sur le site pour la mise aux normes sont bien réalisés. « Le respect de ces normes est un atout pour nos clients. C’est donc un enjeu stratégique essentiel pour l’entreprise. »

Son métier d’attachée administrative

Sa vision

Côtés les plus plaisants :

  • chaque journée est différente, absence de routine
  • la réflexion autour des problématiques : elle ne se contente pas d’appliquer docilement des réglementations
  • l’interactivité de son poste : elle est en lien aussi bien avec les salariés qu’avec la direction
  • la maitrise de tous les enjeux : offrir de bonnes conditions de travail pour les salariés tout en prenant en compte les contraintes de la Direction.

Côtés les moins plaisants :

  • les règles de sécurité très strictes avec des contrôles trop réguliers (ex : vérification des extincteurs tous les mois)
  • la gestion de l’humain, la difficulté de composer avec les caractères de chacun d’où l’importance du dialogue
  • faire preuve de diplomatie, ne jamais imposer
  • la complexité d’installer de nouvelles règles et contraintes de façon pérenne.

Zoom sur ses missions

    Sécurité

Nadège doit veiller à la sécurité des salariés et des exploitants sur le site, se tenir informée de l’évolution de la réglementation et apporter les améliorations nécessaires.

Mise en application des règles de sécurité sur le terrain
Les Equipements de Protection Individuelle (EPI) sont obligatoires pour toutes les personnes circulant sur le site d’exploitation. Elle doit s’assurer que les employés comme les prestataires ont bien eu les informations et sont équipés selon les règles en vigueur.  Les machines et engins sont nombreux sur le chantier. Son rôle est de limiter les risques d’accident et de s’assurer qu’il n’y ait pas de danger imminent pour les employés du site et les intervenants extérieurs. Des visites sécurité sont également organisées afin d’impliquer les managers. Si un problème est repéré, ils réfléchissent ensemble à des solutions et des évolutions possibles. Ensuite, elle est la garante du suivi des opérations et vérifie que les mesures sont bien mises en application sur le terrain.

   Hygiène

Elle s’assure que toutes les mesures d’hygiène sont respectées.

Respect des règles de lavage
« On a une laverie pour les vêtements de travail. Je dois vérifier, entre autres, que les règles de lavage sont bien respectées pour les équipements de haute visibilité principalement. » Ces tenues ne peuvent supporter que 50 lavages pour conserver toutes leurs performances. Elle a donc à sa charge la gestion des stocks et effectue les commandes pour leur renouvellement.  

Environnement

Un arrêté préfectoral existe et énumère tous les contrôles à faire pour la sécurité du site en matière d’environnement.

Suivi des contrôles
« Je dois contacter les fournisseurs pour qu’ils viennent effectuer les contrôles nécessaires, les accompagner sur le site puis suivre les résultats des analyses ». Il peut s’agir de contrôles sur les rejets d’eau, les nuisances sonores. Ensuite,  elle s’assure que les travaux et réparations sont réalisés en conformité avec les normes et attentes.

Qualité

Les matières vendues aux repreneurs doivent être bien triées.

Qualité du tri des déchets
« Si les clients retrouvent des bouteilles dans le papier, ils ne seront bien entendu pas satisfaits. » Ainsi, elle est en relation constante avec les exploitants pour améliorer autant que possible la qualité du service. Lorsque le tri n’est pas assez satisfaisant, elle a pour mission de trouver d’où vient le problème en réalisant des essais sur les machines, et de le régler dans les plus brefs délais.

Son environnement professionnel

La structure

Le centre de tri de Veolia, installé à Rillieux la Pape, compte 90 salariés.

Des perspectives d’évolution
« C’est pour moi un véritable atout de travailler pour une grosse entreprise. En dehors des avantages financiers comme les primes de performance ou la qualité du comité d’entreprise,  les perspectives d’évolution qui s’ouvrent à moi sont plus grandes. » Elle s’occupe actuellement de la sécurité et des problématiques d’exploitation : « Sur le long terme, je pourrais prétendre à passer au statut de cadre, occuper un poste de responsable d’exploitation, muter sur un autre site ou encore rejoindre la branche régionale QHSE qui gère plusieurs sites. »

Ses relations sur le site

Elle est en contact aussi bien avec les salariés, la Direction que des prestataires.

Faire accepter les règles aux salariés
Du fait de son poste, elle est en interaction avec les différents niveaux hiérarchiques de l’entreprise  et fait le lien entre eux. Elle doit à la fois satisfaire les attentes et demandes de la Direction tout en faisant accepter avec diplomatie les règles aux salariés du centre de tri. « Il faut réussir à leur prouver que l’on agit pour leur sécurité ».

Être une femme dans un centre de tri

A la collecte des déchets et en maintenance des machines, les équipes sont constituées presque exclusivement d’hommes.

Un site relativement mixte
Cependant, il est important de souligner qu’au centre de tri, les femmes sont relativement nombreuses sur les postes d’exploitation et administratifs. » Ma responsable d’exploitation est d’ailleurs une femme. » Pour Nadège, la difficulté n’a pas été de s’imposer du fait de son sexe mais du fait de son jeune âge. « Ce n’est pas facile lorsqu’on arrive, pour une petite jeune, de devoir dire à des salariés expérimentés ce qu’ils doivent faire mais surtout comment ils doivent le faire alors que certains sont là depuis plus de 20 ans. J’ai du faire mes preuves. Il faut savoir les écouter apprendre avant d’imposer des règles. Le secret, c’est tout simplement de dialoguer et de prendre le temps d’écouter afin de parvenir à des solutions ensemble relativement satisfaisantes pour tous les salariés. »