Pierre-Antoine, jeune papa de 31 ans, se décrit lui-même comme un épicurien, une personne qui aime profiter des choses simples de la vie et passer du temps entouré de sa famille et de ses amis. Il fait partie des rares hommes maïeuticiens, un métier qui commence progressivement à s’ouvrir aux praticiens masculins. Ce qui l’a poussé à choisir cette voie, c’est le mélange entre l’aspect technique et la dimension humaine. En effet, il doit savoir surveiller une grossesse physiologique, réaliser une réanimation, pratiquer les gestes obstétricaux en cas de pathologie de l’accouchement. En parallèle de ce côté très médical, c’est aussi la rencontre et l’accompagnement de personnes dans un moment important de leur vie. Il partage des moments privilégiés et des émotions fortes avec des couples. Il peut s’agir de joie, de bonheur mais aussi de surprise, d’angoisse, de tristesse, de colère. Comme il aime le dire, c’est pour lui une chance d’exercer une profession de partage et de confiance, et il aime d’ailleurs chaque jour un peu plus son métier aux multiples facettes.
Son Conseil
« Pendant mes années d’études en maïeutique, j’ai exercé comme auxiliaire de puériculture puis maïeuticien de remplacement. C’est très formateur. »
Son cursus universitaire
Se renseigner pour bien choisir
A l’issue de sa Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES), il a fini 130e au concours et avait accès au métier de sage-femme qu’il ne connaissait alors pas du tout.
Le choix conditionné par le classement
Après le lycée, il avait opté pour une classe préparatoire aux grandes écoles en Physique, Chimie et Sciences de la Terre, il a effectué une année qu’il a validée avant de se réorienter en médecine. « La première année où j’ai passé le concours, je ne pouvais choisir que sage-femme. Etant donné que je ne connaissais pas ce métier, j’ai donc décidé de retenter une nouvelle année. » De par son classement la 2e fois, il avait cette fois-ci le choix entre dentaire ou sage-femme. Contre toute attente, il s’est orienté sur la deuxième option. « Entre temps, je me suis cette fois-ci beaucoup mieux renseigné sur ce métier et je me suis rendu compte que j’en avais une image complètement erronée. C’est la seule discipline où on ne soigne pas que des gens malades, même si des complications peuvent survenir pendant la grossesse ou l’accouchement. Mais on suit des personnes qui vont bien à un moment donné de leur vie. Je n’ai donc pas fait ce choix par dépit. »
Il a donc rejoint l’école de sage-femme de Bourg-en-Bresse, rattachée à l’Université Lyon 1, pour quatre années d’études (Système LMD depuis la réforme).
La mixité durant ses études
La Première Année Commune aux Études de Santé est commune à l’ensemble des étudiants en médecine, odontologie, maïeutique et pharmacie. C’est en fonction de leur classement que les étudiants peuvent choisir leur filière.
Près de 95% de filles
Les filles sont de plus en plus nombreuses à être attirées par des études en santé. Elles représentent un peu moins de 65% des effectifs en PACES.
Une fois l’école de sage-femme intégrée, cette disproportion est alors bien plus flagrante, les garçons représentant à peine 5% de leur promotion. « Au moins, cela nous prépare à évoluer dans un univers féminin. On est fixé d’entrée de jeu. Mais je m’entends très bien avec les filles de façon générale donc aucun souci à ce niveau-là même si je n’aurais pas dit non pour avoir deux ou trois camarades garçons supplémentaires. Mais je m’y suis vite habitué. »
Un apprentissage progressif mais intense
En parallèle de ses études et des stages obligatoires, il a toujours multiplié les expériences afin de découvrir le milieu des hôpitaux et apprendre petit à petit son métier.
Multiplier les expériences
Pour former des professionnel.le.s opérationnel.le.s, les stages pratiques sont réguliers et s’effectuent dans différents services, en lien direct avec la maïeutique ou un peu plus éloignés : en salle d’accouchement, en suite de couches mais aussi au bloc opératoire, en pédiatrie ou encore en exercice libéral. Pour valider la formation, il est impératif d’avoir effectué un certain volume horaire en salle d’accouchement et réalisé un minimum d’actes et gestes techniques variés. Même si lui n’a pas quitté la région, il est possible, sous certaines conditions, de les faire à l’étranger.
Mais Pierre-Antoine ne s’est pas contenté de ces stages imposés et a voulu se faire ses propres expériences professionnelles. Dès la première année, il exerçait pendant les vacances scolaires en tant qu’auxiliaire puériculture. A partir de la 3e année durant laquelle il obtenu sa licence provisoire de remplacement de sage-femme, il a enchainé les missions de remplacement dans les hôpitaux de Saint-Etienne, Bourg, Oyonnax ou encore Rillieux.
A l’issue de son diplôme, le pôle maternité du centre hospitalier de Bourg-en-Bresse où il avait effectué un certain nombre de ses stages, lui a proposé un poste pour trois, voire quatre mois maximum. « Finalement, les choses se sont faites naturellement et j’ai été recruté assez rapidement dans la fonction publique, stagiaire, puis titularisé au bout d’un an. » Il a profité de cette période pour passer différents diplômes qu’il a financés lui-même.
Le compagnonnage
L’apprentissage du métier se fait par étape. « Nous ne sommes pas laissés seuls, sans repère. La prise de responsabilités s’effectue progressivement. Les premiers temps, on ne fait que regarder, puis on participe avant de faire nos premiers accouchements seul. Surtout que certains actes ne s’apprennent pas dans les livres, ni en cours, ni sur des mannequins mais directement sur la patiente. »
Le métier de sage-femme
Le métier de sage-femme est peu connu et bien loin des préjugés et de l’image que beaucoup de personnes extérieures peuvent en avoir.
Une profession médicale à part entière
Peu de personnes connaissent réellement les compétences d’un maïeuticien et savent que c’est une profession médicale. En effet, ces professionnel.le.s de la santé ont le droit au diagnostic, au pronostic et à la prescription. Ils suivent les patientes enceintes ou qui désirent avoir un enfant et qui n’ont pas de pathologies particulières.
C’est un métier technique qui exige un vrai savoir-faire et la maîtrise de nombreux actes et gestes pointus. Un maïeuticien continue d’ailleurs de se former tout au long de sa carrière pour proposer à ses patients l’offre de soins la mieux adaptée et s’ouvrir sur d’autres disciplines telles que l’ostéopathie, l’homéopathie et l’acupuncture. « Les évolutions technologiques, notamment en matière de dépistage fœtale, sont régulières. Il faut donc régulièrement se mettre à la page. En parallèle, on se spécialise de plus en plus, on développe une vraie expertise dans un domaine bien précis mais c’est toujours dans l’intérêt de la femme enceinte. » Pour sa part, il s’est orienté davantage vers l’anténatal avec le suivi de grossesse et l’accompagnement au sevrage tabagique pour les patientes fumeuses ainsi que le dépistage fœtal.
L’Humain au cœur du métier
« C’est un métier passionnant dans lequel on ne s’ennuie pas mais qu’il faut faire à tout prix avec son cœur et ses trippes, et qui n’est donc pas de tout repos. Il n’est pas facile de travailler parfois 24 heures consécutives, parfois la nuit, les week-ends. Mais en retour, les émotions que procure ce métier sont intenses et uniques. » Même si il se modernise, le cœur de métier et les fondamentaux restent les mêmes : le dévouement et l’empathie pour les autres. « Il faut accepter de partager des émotions et de les accompagner dans les bons comme dans les mauvais moments. On ne peut pas tricher là-dessus. Ce n’est pas toujours facile mais en même temps il n’y a rien de plus fort. »» Les responsabilités sont relativement lourdes puisque même si il prend en charge les patientes en bonne santé, le risque zéro n’existe pas.
Des opportunités de carrière
Pour le moment, il souhaite continuer d’évoluer au sein du pôle mère-enfant. Plus tard, il pourra aussi changer complètement de cadre d’exercice et devenir maïeuticien à la protection maternelle et infantile au Conseil Général, se lancer en libéral, travailler pour un réseau de périnatalité ou encore abandonner la pratique au profit d’un poste administratif, dans les bureaux.
En parallèle de son métier de maïeuticien hospitalier, Pierre-Antoine s’intéresse de très près à la formation et à l’enseignement. Il donne d’ailleurs des cours magistraux à l’IFSI (Institut de formations en sciences infirmières) de Bourg mais aussi à des étudiant.e.s sages-femmes/maïeuticien dans l’école qui l’a formé, à savoir la faculté de médecine et de maïeutique Lyon Sud – Charles Mérieux de l’Université Lyon 1.
Il anime des travaux pratiques et des cours magistraux, il encadre les mémoires d’étudiant.e.s, participe au jury et aux conseils pédagogiques de l’école. Sur le plus long terme, il aimerait consacrer davantage de son temps à la formation de professionnel.le.s de la santé.
Son métier de maïeuticien hospitalier
Sa vision
Les aspects les plus plaisants du métier :
- l’accompagnement ciblé et personnalisé des patients
- son rôle d’écoute, de conseil et de prévention
- participer à améliorer l’offre de soins pour la patiente
- pas dans une logique consumériste mais de bien-être
- le partage d’émotions fortes et sincères.
Les aspects plus négatifs :
- des semaines parfois très chargées
- les horaires tantôt de jour, tantôt de nuit : pas toujours facile de s’adapter au rythme
- la grille salariale trop basse à ses yeux, proportionnellement au niveau d’études.
Zoom sur ses missions
Le métier de maïeuticien consiste à surveiller, attendre, dépister, orienter les patientes au bon moment, et les accompagner tant sur le plan obstétrical et médical que sur le plan psychique et psychologique.
Suivi de grossesse
Avant toute chose, il a pour mission de confirmer le diagnostic de grossesse clinique et para clinique, à l’aide de l’échographie, des prises de sang, des tests urinaires.
Préparation à l’accouchement et au dépistage
En tant que maïeuticien, il va ensuite suivre cliniquement la grossesse des patientes à faible risque obstétrical et qui ne souffrent pas de pathologies particulières (pouls, tension, poids, examens cliniques et examens obstétricaux). Il a un rôle de surveillance et de prévention de la conception jusqu’au 1er mois de l’enfant.
Il peut même intervenir en amont, avant la conception en cas d’infertilité. Il va réaliser tous les examens gynécologiques nécessaires puis participe alors avec une équipe médicale à la Procréation Médicalement Assistée (PMA). Il a également la certification pour réaliser les trois échographies recommandées pour les grossesses afin de dater le début de la grossesse et déceler les anomalies.
En cas de pathologie, il va prendre en charge la patiente en collaboration étroite avec le médecin spécialiste. Il est là aussi pour dépister les éventuels risques médico-sociaux : « Nous ne sommes pas des assistant.e.s sociaux.iales, nous sommes juste là pour répondre aux questions, leur demander de nous faire confiance et détecter si des problèmes peuvent survenir. On les accompagne et ont fait en sorte que tout se passe bien en dehors même du domaine du médical. » Il aide chacun à trouver sa place et à former une famille. « Accoucher, c’est l’inconnu, cela fait peur tout comme le fait de devenir parents. Nous sommes donc là pour les rassurer également. »
Il est de son rôle de solliciter les bons intervenants au bon moment : l’anesthésiste, le médecin spécialiste obstétricien, le pédiatre, le psychologue, le sexologue, le kinésithérapeute ou encore l’ostéopathe. « Nous sommes au carrefour de nombreuses professions. A nous d’aider nos patientes à se créer un réseau, on les accompagne dans leur cheminement, dans l’élaboration de leur projet de devenir mère. La grossesse est le moment de la vie d’une femme où toutes les barrières psychiques et psychologiques sont abaissées. Mais tout le monde n’a pas les mêmes besoins. Pour certaines, l’accompagnement s’arrête au strict domaine du médical. »
Puis, il va participer à la préparation de la naissance et de la parentalité en dispensant notamment des cours de préparation à l’accouchement et à l’arrivée du bébé.
Il lui arrive aussi d’effectuer des consultations d’urgence si par exemple une patiente vient à la maternité parce qu’elle a des saignements ou qu’elle ne sent plus son bébé bouger. Il participe également à la réalisation de différents gestes techniques pendant la grossesse en collaboration étroite avec un médecin spécialiste, comme l’amniocentèse ou les interruptions médicales de grossesse. Dans ce cas dernier cas, son rôle est aussi d’accompagner les patientes qui sont alors souvent en situation de détresse.
Interruption volontaire de grossesse
Cette partie n’est pas la plus agréable et la plus réjouissante mais elle fait partie intégrante de son métier.
Accompagnement psychologique
Lorsque la patiente ne souhaite pas garder son enfant pour diverses raisons personnelles, il va les conseiller, les accompagner et les épauler dans cette épreuve difficile. C’est alors beaucoup d’écoute et d’information. Une fois que la patiente a pris sa décision en ayant tous les éléments à sa disposition, il participe à l’acte médical avec l’aide d’une équipe médicale. « Nous les accompagnons dans les moments de joie et de bonheur mais aussi dans des moments difficiles et de tristesse. C’est ce qui fait toute la richesse de notre travail. Il faut réussir à bien gérer ses émotions. »
Participation à l’accouchement
C’est le cœur de son métier. En salle d’accouchement, il surveille activement le travail et accompagne ses patientes dans la phase de pré-travail.
Prise en charge médicale
« On l’aide par exemple à bien se positionner pour soulager autant que possible la douleur. » Il participe ensuite à l’accouchement de la femme, seul ou, en cas de besoin ou de complication, à l’aide d’un médecin spécialiste. Il peut aussi prendre la décision de faire une césarienne en cas d’urgence vitale à laquelle il va participer activement : c’est lui qui va installer la patiente, la sonder ou encore la désinfecter.
Une fois le bébé expulsé, il va alors prendre en charge la patiente et lui réaliser les premiers actes médicaux à commencer par suturer les éventuelles déchirures du périnée. Il va ensuite récupérer l’enfant et lui prodiguer les premiers gestes de réanimation néo natale en cas de besoin : ventilation, intubation, massage cardiaque, injection des bons médicaments. Il n’accompagne pas seulement sa patiente mais aussi le nouveau-né. Il va vérifier que l’adaptation extra-utérine se passe bien et va le surveiller dans ses 1ères heures de vie.
« On a la chance de partager des émotions très intenses avec les couples. Il n’y a rien de plus intime qu’une grossesse, et rien de plus fort qu’un accouchement. C’est cette dimension humaine que j’apprécie par dessus tout dans mon métier. »
Visite post-natale
A l’issue de l’accouchement, il va surveiller de près sa patiente, surtout si elle a subi une césarienne, et la transférer dans un service de suite de couches.
Accompagnement et suivi gynécologique
Puis, il va lui rendre visite régulièrement pendant son hospitalisation. Il accompagne la maman pour l’aider à faire connaissance avec son bébé et dans son allaitement avec l’aide de l’auxiliaire de puériculture. Il fait aussi le suivi gynécologique de sa patiente, effectue des frottis, il peut lui prescrire sa contraception et lui poser un implant ou un stérilet si besoin.
Concernant l’enfant, il va également réaliser des examens complémentaires en post-natal pour s’assurer qu’il prend bien du poids et déceler d’éventuelles pathologies qui n’auraient pas été détectées plus tôt.
Son environnement professionnel
La structure
Le centre hospitalier de Bourg-en-Bresse enregistre 40 000 consultations annuelles. Il dispose d’un pôle maternité de taille conséquente avec un service de réanimation néo natale. Il est à la pointe en la matière.
La perspective de devenir cadre de santé
Son service compte une cinquantaine de sages-femmes qui effectuent plus de 2200 naissances par an. « Dans cette structure relativement jeune et dynamique, l’ambiance est très conviviale avec des équipes motivées. C’est un plaisir de venir de Lyon chaque matin. »
Dans un tel service, les perspectives sont assez nombreuses. Après quelques années d’expérience il pourra prétendre à un poste de cadre maïeuticien, autrement dit de chef d’unité : « En plus du cœur de métier, il y a tout un volet ressources humaines regroupant des missions de management, de coordination et de supervision avec la gestion d’une équipe, l’élaboration des plannings et la veille à la mise en place des recommandations dans les services. »
Son environnement professionnel
Alors que ses débuts ont été difficiles, il est aujourd’hui parfaitement intégré au sein de l’équipe.
Gagner la confiance de ses collègues
Au fil du temps, il a fait ses preuves, prouvé sa motivation, sa détermination et gagné la confiance de ses collègues.
D’ailleurs ses responsables hiérarchiques, les cadres sages-femmes/maïeuticiens de l’hôpital de Bourg, où il a débuté et poursuit sa carrière, lui confient des missions annexes au médical mais utiles pour le bon fonctionnement de l’hôpital. En effet, elles l’ont assez rapidement nommé référent du développement de l’unité de tabacologie, mission pour laquelle il est aidé d’une équipe. Il travaille aussi sur des projets plus ponctuels concernant l’informatisation des données et des dossiers des patients : « Je ne veux pas me contenter d’aller faire mes gardes. Je souhaite m’investir pleinement dans mon travail et pour mes patients. C’est l’orientation que j’ai voulu donner à mon travail. »
Une profession longtemps réservée aux femmes
De par son histoire, la profession reste très féminine mais les mentalités sont en train de changer. Aujourd’hui, les hommes sont parfaitement intégrés.
Son ouverture progressive aux hommes
C’est un métier qui s’est ouvert tardivement aux hommes, en 1982. Et cela se ressent encore aujourd’hui dans les effectifs. Ils sont trois hommes pour une quarantaine de femmes.
« Les préjugés ont la dent dure. Au départ, tout le monde ne m’a pas accueilli à bras ouverts, surtout que le concours est désormais commun avec les autres professions médicales. Beaucoup nous voyaient comme des médecins ‘ratés’, qui n’avaient pas été assez bien classés pour aller ailleurs et qui ont choisi l’obstétrique par défaut, avant de constater que j’étais vraiment motivé et qu’un homme pouvait apporter quelque chose à l’équipe. »
Il a alors beaucoup utilisé l’humour et l’autodérision pour se faire accepter et a bien sûr montré qu’il était compétent et que la mixité au sein d’une équipe pouvait être un atout.
Ancestralement, « sage » signifiait « qui sait » et donc « sage femme » signifiait « qui sait sur les femmes. » « Pour ma part, je n’ai aucun souci avec cette dénomination surtout aux vues de son étymologie. Et même si je n’allaite pas, j’ai d’autres qualités ! »
Concernant les patients alors qu’il avait quelques appréhensions, tout se passe très bien et il ne s’est jamais retrouvé face à un refus catégorique d’une personne. « La surprise du premier rendez-vous passé, en général le ‘feeling’ passe très bien et les patientes sont rassurées. »