Sébastien a toujours été attiré par les sciences en général. Il a dévoré tout au long de sa jeunesse quantité de bouquins dont un certain nombre sur l’astronomie et les animaux. Il a d’ailleurs voulu devenir vétérinaire pendant quelques années. Il s’est aussi intéressé très jeune aux technologies et à l’informatique qui lui servent aujourd’hui tous les jours dans son travail pour numériser des données et collaborer à la mise en place de nouveaux logiciels. Ce qu’il apprécie avant tout dans son métier actuel, c’est l’aspect relationnel et le côté concret. Derrière chaque prélèvement il y a un patient. Se sentir utile, c’est ce qui le motive à se lever chaque matin pour aller au travail. Passionné, il souhaite encore rester quelques années sur le terrain.
Son Conseil
« Toutes les expériences professionnelles sont enrichissantes et formatrices pour atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. »
Son cursus universitaire
C’est en licence qu’il a découvert la chimie analytique. Au travers des stages, cette attirance s’est confirmée.
Son intérêt pour la chimie analytique
« C’était le début des Experts à la télévision. J’étais totalement fasciné. »
Sébastien n’a donc pas hésité lors du choix de son orientation, il voulait découvrir davantage le domaine de la chimie. C’est lors de son premier stage dans l’industrie pharmaceutique qu’il a eu l’occasion de réaliser ses premières analyses. Cet univers lui a tout de suite plu.
Son parcours universitaire lui a permis d’avoir les outils nécessaires afin de développer son expertise en chimie analytique, d’acquérir les bases théoriques ainsi que se familiariser avec les techniques de base comme la spectroscopie et la chromatographie. Ses stages ont été révélateurs de ses envies et formateurs, particulièrement celui de fin d’études en tant que technicien pour un laboratoire de recherche de l’Université Lyon 1 : « J’ai pu toucher un peu à tout et commencer à bricoler certains appareils. »
Outre l’acquisition de pratiques professionnelles, ce master permet de former de futur.e.s responsables de laboratoire d’analyse à diriger et coordonner des équipes. Ainsi, des cours de communication et de management sont dispensés.
La mixité durant ses études
Contrairement à de nombreux domaines scientifiques, en chimie, les filles sont plus nombreuses.
65% de filles en sciences analytiques
En Master 1 Analyse et Contrôle physico-chimiques, parcours sciences analytiques, elles représentent près de 70% des effectifs.
En Master 2, selon le parcours choisi, la proportion varie. En analyses physico-chimiques tout comme en sciences analytiques, les pourcentages restent dans la moyenne, les filles sont un peu moins de 65%. Plus flagrant encore, en Criminalistique-Bioanalyse, les garçons sont quasiment absents de cette filière constituée à 92% de filles. Inversement, en Analyse des procédés, les garçons sont cette fois-ci largement en force et les filles sont à peine 16%.
Ses premiers pas dans le monde du travail
A la fin de son master, il avait la possibilité de réaliser une thèse mais il a décidé de chercher du travail tout de suite.
Un poste de technicien
« Je me suis fait une mauvaise idée de la thèse. J’étais jeune, je voulais avoir mon emploi et gagner en autonomie au plus vite. Aujourd’hui, je pense que je ne ferais pas le même choix. C’est une opportunité intéressante pour son avenir professionnel. »
Après six mois de recherche, il a trouvé un poste de technicien au Centre International de Recherche sur le Cancer à Lyon dont le site dépend de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). « J’ai eu la chance de travailler avec des personnes de cultures et de nationalités diverses, de pouvoir échanger nos visions et nos pratiques pour évoluer ensemble. » Une véritable ouverture d’esprit qui lui a permis, en plus, d’améliorer son anglais dont la maitrise est de plus en plus incontournable.
Selon lui, c’est aussi un atout d’avoir exercé le métier de technicien avant de pouvoir prétendre à un poste de responsable de management. « « On sait ce que font les personnes que l’on encadre, c’est primordial pour savoir opérer les changements adaptés et leur simplifier autant que possible leur travail. »
Son parcours professionnel
Dans son poste actuel, Sébastien a des responsabilités techniques et d’encadrement du personnel.
Être polyvalent et adaptable
Pour exercer son métier, il faut être une sorte de couteau suisse avec plusieurs casquettes, « être capable de faire du calcul statistiques puis d’effectuer une réparation de matériel, de donner des orientations à son équipe puis de participer à des réunions avec la Direction, pouvant porter par exemple sur des aspects financiers. »
Son parcours est un peu atypique. Après avoir exercé pendant quatre ans comme technicien, il avait envie d’évoluer. Il a alors trouvé un poste d’ingénieur dans une société de maintenance de chimie analytique avant d’être très vite nommé comme responsable d’équipe suite au départ de son chef. Un an plus tard, il commençait de nouveau à s’ennuyer et il a cette fois-ci intégré un groupe spécialisé dans les analyses environnementales et agroalimentaires en tant que responsable de laboratoire avec une équipe de quelques personnes à gérer. « Il n’y a avait pas non plus beaucoup d’évolution possible. Je me suis donc mis à chercher un autre poste. C’est là que je suis tombé sur l’annonce de Biomnis sur le site de l’APEC et j’ai postulé. »
Avant de commencer, il ne pensait pas que certains laboratoires pouvaient avoir des activités aussi diversifiées, couvrant ainsi un large panel de ce qu’il est possible de faire en matière de chimie analytique et de biologie médicale : prélèvement de sang, d’urine, le sperme pour la biologie de la production… Les possibilités sont immenses, et c’est toujours un nouveau défi. C’est d’ailleurs ce qui lui plait.
Des opportunités fréquentes
Sébastien reçoit régulièrement des propositions d’embauche. La dernière en date émanait d’un laboratoire de Bruxelles. « Les opportunités sont nombreuses, à Casablanca, à Londres ou encore à Genève. Mais pour le moment, même si j’aimerais beaucoup partir à l’étranger, je n’ai toujours pas réussi à quitter Lyon. »
Il aimerait continuer d’asseoir son expérience et son expertise dans son domaine. Peut-être que sur le plus long terme, il se tournera vers un poste de directeur de laboratoire, nettement plus administratif. Mais pour le moment, il souhaite rester encore quelques années sur le terrain.
Son métier de manager du département de chimie analytique
Sa vision
Les aspects les plus plaisants du métier :
- le renouvellement permanent,
- pas de possibilités de se reposer sur ses acquis
- le côté stimulant avec l’absence de routine
- l’impression de faire quelque chose d’utile pour les autres
- la reconnaissance d’une expertise
- l’intérêt scientifique de son métier.
Les aspects plus négatifs :
- les problèmes techniques à répétition à régler : chaque matin, il se demande ce qui va arriver dans la journée
- la pression des correspondants de plus en plus exigeants sur les délais
- l’aspect ‘relations humaines’ et ‘management’ : pas toujours facile de trouver le bon équilibre, savoir adopter la bonne attitude.
Zoom sur ses missions
En tant que manager du département, il intervient au quotidien sur le terrain, pour coordonner ses équipes ou trouver des solutions techniques sur les machines, en fonction des différents problèmes qu’il va rencontrer tout au long de la journée.
Amélioration continue
Son rôle consiste à trouver des solutions pour que les opérations soient réalisées de plus en plus rapidement par les machines ou manuellement par les technicien.e.s.
Optimiser les procédés
Le but étant de fournir les résultats au plus vite aux laboratoires de proximité ou aux médecins prescripteurs. « Il ne faut pas oublier que derrière ces analyses, ce sont des patient.e.s parfois atteints de maladies graves. »
Développement analytique
Il conçoit de nouvelles méthodes d’analyse (dans le sang, l’urine, déterminer des taux de drogues, de vitamines…) et essaie d’améliorer celles déjà existantes. « On travaille beaucoup sur l’automatisation, on réfléchit à la conception de nouvelles machines même si beaucoup d’opérations restent manuelles. »
Management
Il ne gère pas seulement les problèmes techniques. Il est là aussi pour conduire et orienter une équipe composée d’une trentaine de personnes. Il doit donc planifier, coordonner, organiser pour améliorer la performance des salariés sans dégrader leurs conditions de travail; au contraire il doit veiller à les optimiser par le biais de la simplification des procédés. Il est donc aussi amené à réfléchir à des axes d’amélioration en termes de management.
Qualité
L’optimisation des procédés d’analyse ne doit pas se faire au détriment de la qualité mais au contraire, elle doit toujours continuer de l’améliorer, à condition de respecter les normes strictes en vigueur.
Un enjeu essentiel
« Il est important que tout le monde travaille en bonne intelligence et de façon efficace. » Cet enjeu est d’autant plus crucial que l’on parle de résultats de patient.e.s et de problèmes de maladies potentielles. Le droit à l’erreur n’existe pas. Il est impératif de s’assurer que les résultats sont réalisés dans le respect des normes en vigueur et des recommandations formalisées en amont.
Sécurité
Les risques chimiques et biologiques sont réels.
Prévenir les risques d’incident
Effectuer des analyses dans ce type de laboratoire peut s’avérer potentiellement dangereux si l’on ne prend pas toutes les précautions nécessaires en termes de manipulation des produits et de protection.
« On travaille entre autres avec des solvants organiques qui, dans certains cas, peuvent être toxiques. Il faut donc prendre toutes les précautions afin de prévenir autant que possible les risques d’accident. »
La tenue portée doit être adaptée à l’opération effectuée et les produits doivent être rangés, utilisés puis éliminés selon des règles strictes. Toutes les procédures doivent être suivies avec attention.
Maintenance des machines
Une grosse partie du travail en chimie analytique dépend d’appareils conçus pour faire de la recherche et donc pas forcément adaptés à la production.
Régler les problèmes techniques
« Il en découle une succession de problèmes divers. On est souvent amenés à faire de la plomberie. Il faut aimer mettre les mains dans le cambouis. Parfois, il n’y a pas d’autre solution que de prendre une clé, un tournevis et d’essayer de résoudre le problème tout seul. On devient vite très bricoleur. »
Ainsi, lorsqu’une machine a un problème, il doit veiller à trouver les solutions techniques et mettre de l’huile dans les rouages.
Gestion des résultats
Une fois que les biologistes ont interprété les résultats, il doit s’assurer qu’ils parviennent aux patients dans les meilleurs délais.
Informatisation des données
Toutes les analyses génèrent donc beaucoup de données chiffrées.
Sébastien est en charge d’informatiser ces résultats et de s’assurer qu’ils soient transmis aux bons interlocuteurs, autrement dit aux médecins prescripteurs et aux laboratoires de proximité qui sous-traitent les analyses (Les validations, commentaires et alertes sur les résultats sont faits seulement par les biologistes).
Bien souvent, les secrétariats des laboratoires le contactent afin de connaître les délais de rendu des résultats. Il doit dans ce cas aller voir directement sur l’appareil où en est l’analyse pour ensuite donner une réponse la plus précise que possible : « Il s’agit de la santé de personnes, il nous faut donc faire preuve de réactivité. »
Gestion des fournisseurs
Les fabricants et fournisseurs des appareils utilisés sont des interlocuteurs incontournables.
Gérer le SAV
En plus de gérer le bon fonctionnement technique des appareils, il assure également le SAV : « C’est moi qui fait le lien avec les commerciaux. Soit le dépannage est pris en compte dans le contrat, soit ils me font un devis puis je passe la commande le plus rapidement possible. Le but est d’agir au plus vite. »
Pour cela, le relationnel s’entretient sur la durée. Il faut créer progressivement des liens de confiance avec le commercial, c’est avec lui qu’il sera amené à être en contact. « C’est un travail de longue haleine. Il faut commencer par lui rappeler que l’on est de bons clients pour ensuite négocier l’intervention la plus rapide que possible. Chaque panne implique du retard dans le traitement de prélèvements. Il faut donc les résoudre dans les plus brefs délais pour ne pas accumuler trop de retard. »
Son environnement professionnel
La structure
Le groupe Biomnis compte plus de 1 000 salariés en France et à l’étranger, dont 400 personnes sur le site de Gerland à Lyon.
Vers davantage de responsabilités
Actuellement, le site est en pleine restructuration du fait du regroupement d’activités, jusqu’alors exercées sur le site d’Ivry. Son service de chimie analytique va donc augmenter en taille, passant de 26 à 38 technicien.ne.s.
« Ce transfert va lui permettre de gérer une équipe encore plus importante. Il faudra faire preuve de plus de réactivité, le nombre de prélèvements à traiter chaque mois étant en croissance exponentielle. Mais il aime les défis. »
Son environnement professionnel
Responsable d’équipe, Sébastien est en contact avec des personnes issues aussi bien de l’université (notamment les biologistes), d’écoles d’ingénieurs ou de commerce.
Une certaine marge de manœuvre
Une trentaine de technicien.ne.s assurent la préparation et l’analyse des échantillons. Les biologistes, quant à eux.elles, ont pour rôle de définir le type d’analyses à réaliser puis interprètent les résultats.
Sébastien coordonne et supervise les opérations. Concernant la mise en place de l’analyse, il reste relativement libre sur le choix de la méthode et l’organisation qui lui semble la plus pertinente. Il bénéficie donc d’une certaine marge de manœuvre ce qui est, à ses yeux, une marque de confiance de sa Direction. Tout comme le fait d’être l’un des responsables d’un service qui va doubler en termes d’effectifs, de nombre d’analyses (3000 par jour) et de diversité. Par exemple, des analyses des métaux (dosage du plomb, de l’aluminium, du sélénium) que l’on trouve dans le sang des urines seront désormais réalisées à Biomnis Lyon.
Malgré cette grande confiance, les enjeux de ces analyses restent grands car touchant à la santé publique. « On peut prendre des décisions, être force de propositions mais il y a toujours un moment où je rapporte mes propositions auprès du directeur des achats ou du directeur de production selon l’objet. »
En effet, il fait partie des quatre cadres dans le service (deux biologistes et un collègue au même poste que lui) qui partagent tous le même bureau. Il est donc très facile pour eux d’échanger de façon efficace et rapide : « C’est en quelque sorte une réunion permanente. Le flux d’informations est fluide et on ne se sent pas isolé avec ses problèmes et difficultés. C’est très riche humainement et en termes de pratiques professionnelles. »
En parallèle, il reste chargé d’orienter son équipe et d’accompagner dès que besoin.
Une majorité de femmes dans les laboratoires
Il travaille principalement avec des techniciennes mais son service est plutôt mixte.
Les tendances évoluent
Historiquement, pendant de longues années, les hommes travaillaient à la production et les femmes, considérées comme plus méticuleuses et pointilleuses, en laboratoire. Aujourd’hui, le paysage se redessine complètement et les hommes sont nettement plus nombreux à devenir technicien de laboratoire.
C’est parmi les biologistes et les postes d’encadrement que la parité est la mieux représentée. Parmi les technicien.n.es, des progrès restent encore à faire mais l’image du métier a déjà changé : « Nous comptons cinq hommes techniciens seulement sur une trentaine de personnes au total. »
« Les relations hommes – femmes en interne se passent bien. Nous sommes en minorité mais au quotidien je ne me rends même pas compte de cette réalité. Mes collègues femmes sont des collègues comme les autres. Et lorsque je dirige mon équipe, je ne fais aucune distinction. »