Sergio aime les nouveaux challenges. Après plus de 20 ans de carrière, il a fait le grand saut et est retourné sur les bancs de l’université. En parallèle de son travail, il a suivi différents modules en formation continue afin d’élargir son champ de compétences sur d’autres domaines et avoir toutes les cartes en main pour se lancer dans l’aventure du conseil en portage salarial. Il ne regrette pas son choix même si les déplacements sont parfois lourds et contraignants. Même s’il travaille seul, il est en contact permanent, aussi bien avec les salariés que les responsables des entreprises qu’il visite et audite. Chaque nouveau contrat est un défi à relever avec des interlocuteurs, des problématiques et des enjeux différents.

Son Conseil

« Avant de se mettre à son compte comme consultant, il est incontournable d’acquérir au préalable une expérience en entreprise afin d’être crédible et pertinent. »

Son cursus universitaire

Sa reprise d’études

Cela faisait longtemps qu’il voulait reprendre des études afin de faire valoir ses années d’expérience.

Une envie de longue date

C’est lors d’un stage en Allemagne lorsqu’il était encore étudiant qu’il avait découvert cette possibilité : « Cela se fait beaucoup dans la culture germanique. » Il faut dire que pendant ses études en école d’ingénieur il avait accumulé près de deux ans de stages d’été et d’études, notamment en maintenance puis dans un bureau d’études à Eurocoptère afin de développer une certaine expérience à différents postes, voir ce qui lui plaisait bien et au contraire, les branches dans lesquelles il ne se voyait pas travailler et ainsi être sûr de ses choix.
Après avoir exercé durant de longues années en entreprise en tant que qu’ingénieur qualité puis responsable qualité, Sergio avait l’impression d’avoir fait un peu le tour. Curieux de tout, il avait envie d’élargir son horizon, de changer de cap et de se lancer un nouveau challenge en se mettant à son compte, comme consultant.
« J’aime apprendre de nouvelles choses. Et comme j’étais dans une période professionnelle plus calme et que j’avais donc plus de temps pour moi, je me suis dit que c’était le moment ou jamais de tenter l’aventure. »
Ce n’est donc pas à la demande de son entreprise qu’il a effectué une Validation des Acquis d’Expérience (VAE) mais bien pour son projet professionnel personnel. Il a d’ailleurs financé lui-même sa formation. « Je souhaitais valider un diplôme sur mon expérience accumulée tout au long de ces années et avoir ainsi une reconnaissance institutionnelle de certaines de mes compétences, notamment dans le domaine de la Qualité. »
En plus d’avoir une reconnaissance, d’assimiler de nouvelles connaissances et d’acquérir une véritable expertise dans certains de ses domaines de compétences, « cette VAE a été très bénéfique et m’a permis au final de faire le point sur moi-même, sur mon parcours, sur mes envies, mes nouveaux objectifs. J’ai réalisé une sorte de bilan de compétences. » En effet, en Master ISM, il n’a pas suivi de cours mais a dû réaliser un dossier à présenter devant un jury. Lors de son premier passage, il n’avait pas validé tous les modules. Et comme Sergio n’est pas du genre à faire les choses à moitié, il s’est donc présenté de nouveau l’année suivante et a, cette fois-ci, validé en intégralité son année. 

La mixité durant ses études

Dans le master ISM, les filles étaient largement en majorité.

Près de 80% de filles

Dans le Master 2 ISM toutes spécialités confondues, les femmes représentent près de 75% des effectifs. Dans sa spécialité ingénierie pharmaceutique et cosmétique : de l’évaluation clinique à la qualité, parcours Management de la qualité des organisations, elles atteignent plus de 78%.
En Ingénierie Biomédicale et pharmaceutique, les hommes représentant 48% des effectifs, sont moins en reste que dans les autres spécialités.
« En tant que responsable de la qualité en entreprise pendant plusieurs années, j’ai été habitué à être en contact avec des femmes et même à les manager, donc cette réalité ne m’a pas posé de souci particulier. » Sociable, humble et à l’écoute des autres, il a un très bon relationnel : « Il est très rare que le courant ne passe pas du tout avec une personne. » 

Sa reprise de formation

Cette étape importante dans son parcours professionnel lui a permis d’ouvrir de nouvelles portes.

Un nouveau départ

En plus d’avoir désormais une multi-compétence, cette reprise d’études lui a permis de développer une véritable expertise aussi bien en Qualité qu’en Lean management et en Amélioration continue.
Lancé dans une bonne dynamique, il a attaqué en parallèle de la VAE à Lyon 1, une autre formation en alternance à l’ECAM, avec chaque mois, une semaine de cours et trois semaines en entreprise. Par conséquent, pendant un an, il n’était pas payé pendant ses présences en cours et a donc posé des congés sans solde, preuve de sa volonté et de sa détermination.
« Cette formation m’a permis d’enlever l’étiquette Qualité qui me collait à la peau. Elle m’a donnée aussi l’opportunité de m’ouvrir sur autre chose et en particulier sur toute la partie Lean et Amélioration continue, et d’avoir ainsi une double-compétence, plus sécurisante pour l’avenir. Comme quoi, il n’est jamais trop tard ! »
Il n’a pas perdu son temps en deux ans, d’autant plus que ce retour à l’école lui a offert de nouvelles perspectives professionnelles. Il a été appelé par un intervenant de l’ECAM qui lui proposé de rejoindre son cabinet. Il a donc quitté son travail pour exercer dans ce cabinet où il est resté un an et demi. « En baisse d’activité, mon employeur a été contraint de me licencier. Mais cette expérience s’est avérée très intéressante, me permettant de mettre un premier pied dans le milieu du consulting, de découvrir ce métier et de rencontrer des entreprises. »
Il a très vite rebondi comme consultant en intégrant un cabinet de conseil en portage salarial*. « Je travaillais déjà avec eux pendant que j’étais dans mon cabinet précédent. Le réseau est essentiel dans ce milieu. »

*Portage salarial : Le consultant est autonome, facture ses interventions sous la forme d’honoraires tout en n’ayant pas besoin de créer une entreprise ou de déclarer une activité de travailleur indépendant ou de free-lance impliquant des charges et des tâches administratives, juridiques… Il continue toutefois à bénéficier des avantages et des droits liés à son statut de salarié. En tant que salarié porté, autrement dit rattaché à une entreprise de portage, il réalise une prestation pour le compte d’entreprises clientes.

 Le consulting, un métier à part

Son métier de consultant lui permet d’avoir d’autres activités à côté.

Des activités annexes

En effet, son activité de consulting n’est pas à temps complet mais est dépendante de la demande. Elle lui permet aussi d’avoir un réseau important d’entreprises très diverses.
Ainsi, il est devenu formateur pour l’un de ses clients : un organisme de formation national. Il donne aussi, de façon ponctuelle, des cours dans deux écoles d’ingénieurs, à Lyon et à Saint-Etienne, cette fois-ci sur la partie Lean et en management de la qualité.
« C’est ce que je voulais : être en contact avec des publics très variés, faire à la fois du conseil, être formateur auprès de salarié.e.s et donner des cours en écoles d’ingénieur.e.s  auprès de jeunes étudiant.e.s. J’aimerais bien rester multi-salarié. C’est à la fois riche et sécurisant. »

Son métier de consultant senior en qualité, lean, amélioration continue

Sa vision

Les aspects les plus plaisants du métier :

  • l’immersion au sein d’une entreprise
  • l’aspect relationnel : le contact avec des publics variés
  • l’autonomie dont il jouit
  • Un nouveau défi à chaque fois : il aime le challenge.

Les aspects plus négatifs :

  • les déplacements
  • le fait de travailler seul
  • la pression d’être à la hauteur des attentes du client
  • l’absence de sécurité de l’emploi
  • l’image parfois négative du consultant donneur de leçons.

Zoom sur ses missions

Conseil

Le but d’une démarche qualité est de créer une dynamique d’amélioration continue au sein de l’entreprise afin de développer les performances de l’entreprise en interne (fonctionnement) et en externe (satisfaction clients).

Qualité et Amélioration continue

Une démarche qualité est avant tout un véritable projet d’entreprise participatif qui doit être porté par la Direction et impliquer tout le personnel.

Il doit trouver ses clients (réseau, prospection, bouche-à-oreilles). Puis, il va alors se rendre seul au sein de l’entreprise pour effectuer un diagnostic complet sur le fonctionnement de l’entreprise, le niveau de maîtrise des activités, l’efficacité des processus, les points faibles, les points forts. Il va ensuite accompagner l’entreprise sur deux axes stratégiques : la qualité et l’amélioration continue.
« Chaque entreprise est un nouveau défi. Chaque démarche qualité est unique car même si des entreprises ont un objectif identique, la situation initiale ne sera certainement pas la même (différence de management, de métier, d’organisation, de formation du personnel …) et par conséquent les enjeux et les stratégies à mettre en place sont différents. Le consultant ne peut donc pas proposer les mêmes solutions. On repart de zéro à chaque fois. »
Une fois le premier diagnostic posé, il doit rapidement gagner la confiance de ses interlocuteurs.  « Le changement peut faire peur. Il faut les rassurer d’entrée de jeu et immédiatement montrer que l’on peut apporter des choses positives pour l’entreprise. » En effet, l’implication de la Direction et des salarié.e.s doit être réelle car une démarche qualité doit être participative. Elle nécessite des moyens humains et financiers, et va induire des changements, notamment au niveau du management et des méthodes de travail en vigueur. « Il faut que les personnes adhèrent au projet. Pour cela, les objectifs doivent être clairs, atteignables et acceptés par tous. Sans quoi, mon intervention ne pourra pas fonctionner. »
Le but est ensuite de pérenniser la démarche qualité et de formaliser les axes stratégiques d’amélioration. Il faut que le personnel s’approprie ces changements et qu’ils soient intégrés à part entière, et sur le long terme, dans la politique de l’entreprise. 

Lean management

Lean est un terme anglophone qui signifie « maigre » et qui est issu des études de Toyota. C’est une démarche qui consiste à limiter autant que possible le gaspillage dans la gestion globale d’une entreprise et donc de réduire les coûts.

Gestion zéro gaspillage

« Le LEAN est une méthode de management qui vise l’amélioration des performances de l’entreprise par le développement de tous les employés. La méthode permet de rechercher les conditions idéales de fonctionnement en faisant travailler ensemble personnel, équipements et sites de manière à ajouter de la valeur pour le client avec le moins de gaspillages possibles. »

Cependant, cette démarche est beaucoup plus globale que la démarche qualité. Elle concerne la stratégie de l’entreprise jusqu’à l’implication des opérateurs sur le terrain.
Dans un premier temps, l’étape incontournable est d’identifier les points de blocage et d’en expliquer les grandes lignes au personnel. Pour que les salarié.e.s puissent avancer ensemble, ils doivent comprendre pourquoi cette démarche est essentielle, voir concrètement à quelles étapes le gaspillage est réel et pourrait être évité, et savoir dans quelle direction il faut aller. « Ce sont eux qui vont créer une synergie et une dynamique d’amélioration et œuvrer en faveur de l’optimisation de la production de l’entreprise. »
Attention, le changement ne doit pas s’opérer au détriment de l’Humain qui doit être au cœur de la démarche. Le but est d’améliorer les performances de l’entreprise mais dans une ambiance de travail sereine, tout en développant davantage la communication et les échanges. « Il ne s’agit pas de mettre la pression aux salarié.e.s, cette méthode serait de toute façon vouée à l’échec. Mais bien au contraire de renforcer l’esprit d’équipe, favoriser le travail collaboratif et l’écoute qui sont essentiels pour le bon fonctionnement interne d’une entreprise. » 

Formation / Enseignement

Il anime des modules dans un organisme de formation et donne quelques cours à des d’étudiant.e.s.

La transmission de connaissances

Il peut être sollicité par l’organisme pour intervenir dans des entreprises afin d’animer des formations pour des salarié.e.s sur des points qu’il maitrise et en l’occurrence en Qualité. « C’est aussi très formateur et enrichissant pour moi. Je bénéficie de leurs retours d’expériences. »
Les formations portent sur des thématiques plus ou moins techniques comme la gestion, la performance fournisseurs  et les statistiques en production, avec un objectif : « Les personnes doivent ressortir avec la sensation d’avoir appris beaucoup de choses et d’être dans une nouvelle dynamique. Il faut donc travailler à la fois sur le fond du message mais aussi sur la forme. » Ce qui nécessite un important travail de préparation en amont et d’écoute pour cerner leurs besoins et attentes, et tenter d’y répondre au mieux. Pour faire passer efficacement son message, il s’appuie beaucoup sur des mises en pratiques ludiques.
En parallèle, il dispense aussi des cours dans deux écoles d’ingénieurs de la Région sur les aspects Lean et Management de la qualité. 

Auditeur interne

Enfin, Sergio consacre une partie de son temps libre à du bénévolat au sein de l’Association Mouvement Français pour la Qualité, un club d’auditeurs qui regroupe une centaine d’entreprises.

Une démarche bénévole

Il met ses connaissances et compétences professionnelles gratuitement, au profit de ce réseau. « En contrepartie, j’apprends beaucoup et c’est intéressant d’aller auditer à plusieurs et non seul pour une fois. Cela permet aussi de voir les méthodes de travail d’autres collègues, de se remettre en question, de prendre un peu de recul sur sa pratique, et de faire donc évoluer sa propre démarche. »
L’idée est un échange de bons procédés et de bonnes pratiques. Les entreprises membres peuvent bénéficier d’audits réalisés par deux ou trois professionnel.le.s d’autres entreprises du réseau. Et inversement. « Dans une démarche de bienveillance, on apporte notre regard extérieur, on identifie et on pointe des obstacles ou des difficultés que la Direction, bien souvent, ne parvient plus à voir en interne. »

Son environnement professionnel

La structure

High potential Resources est un Cabinet de portage salarial, qui compte 300 salarié.e.s dispatchés à travers la France.

Une autonomie totale

Ce cabinet, appelé aussi société de portage, vend aux entreprises des prestations de conseil à travers l’intervention de consultant.e.s dans différents domaines : en qualité, en RH, en technique, en conseil et en formation. « Le but du cabinet est de placer des consultant.e.s dans les entreprises. »
Le siège se situe à Paris. Sergio est en CDD, il n’est donc pas travailleur indépendant, mais il l’est en tout cas pleinement dans son travail. Il jouit d’une totale autonomie et n’a d’ailleurs jamais eu l’occasion de se rendre au siège. On lui confie une mission et il se déplace à travers la France dans les différentes entreprises clientes. Puis il intervient seul, il ne peut compter que sur lui-même et son expertise. Il a donc carte blanche, à condition bien entendu d’obtenir la satisfaction du client.

Ses relations professionnelles

Sergio est en contact direct avec les clients. Il travaille seul et n’a donc pas de relations avec d’éventuel.le.s collègues.

La satisfaction client

« Bien souvent, ils ne commandent mon intervention que sur deux ou trois jours en attendant de voir concrètement ce que je peux leur apporter. Je dois donc très vite emporter l’adhésion de la Direction, cerner les spécificités organisationnelles et les besoins de l’entreprise et faire des propositions pertinentes, en adéquation avec leurs attentes. Ce sont ces premiers résultats qui conditionneront la décision de prolonger ou non mon intervention, en général sur une vingtaine de jours. Le client doit avoir le sourire et avoir la conviction d’avancer dans la bonne direction. » 

Le consulting, un métier relativement mixte

Même si le métier de consultant.e. qualité est davantage représenté par des femmes, la proportion est relativement équilibrée.

Les hommes ont leur place

Selon lui, chacun a sa place et c’est un métier qui n’est pas dédié exclusivement aux femmes. « Ce sont les qualités relationnelles et d’écoute qui font la différence. Au sein des entreprises dans lesquelles j’interviens, je suis en contact avec un public varié : que ce soit au niveau de la direction ou du personnel opérationnel. »
Ainsi, selon les entreprises où il se rend, il s’adapte à ses interlocuteurs : « Le sexe de la personne n’a aucune importance. Je suis là pour impliquer les salarié.e.s et le personnel de Direction dans le changement, sans aucune distinction. Il s’agit simplement de créer une dynamique de groupe et un esprit d’équipe s’inscrivant dans une démarche globale. »

*ISM : Ingénierie pour la Santé et le Médicament